Par Geneviève Chénard.
Je vous le dis souvent. En fait, je vous le dis tellement que j’en arrive à vous tomber sur les nerfs. Je vous le dis peut-être même trop : mes filles, je suis fière de vous, je trippe carrément sur vous!
Toi, la plus vieille, je suis fière de toi, même quand tu me tiens tête parce que tes mots sont appuyés par des arguments et que tu me forces à me remettre en question. Tu me rappelles que je t’ai élevée de manière à ce que tu aies l’esprit critique et tu as raison de me signifier que tu grandis, que mes règles et mes codes doivent s’appuyer sur un contexte réaliste et que jamais tu ne m’as prouvée que j’avais tort de te faire confiance. Je suis fière de ta tête dure qui se connait. Je suis fière de toi quand tu m’annonces que tu sais que ton comportement n’aide pas à la situation et que tu reconnais tes erreurs tout en assumant les conséquences. Quand tu me dis que ta coach a le droit de te détester, que tu l’as en partie cherché, mais qu’elle n’a pas le droit de t’humilier, j’adore ça. Parce que ta vision de la situation est vraie, sans tabou ni non-dits et que c’est à partir de ces vérités que tu deviens une meilleure personne. Du haut de tes 15 ans, tu ne sais pas toujours ce que tu veux, mais les réflexions que tu mènes sont dignes d’une personne incroyablement sensée.
Toi, la plus jeune, je suis fière de toi parce que tu me rappelles qu’on a le droit de s’aimer comme on est, tu me rappelles qu’on peut se fermer les yeux et foncer, agir selon notre cœur. Je te regarde et t’écoute me parler de tes passions, avec ta voix et ton débit trop rapide (tellement rapide que Louis-José Houde aurait clairement de la misère à te suivre!!) et je suis fière de cette capacité d’émerveillement qui t’habite à tous les jours. Peu importe ce que les gens pensent de toi, tu fonces sans jamais écraser personne, juste pour toi. Au même titre que ta sœur, tu me fais réfléchir et raisonner avec tes mots qui me surprennent et qui me rappellent que je discute avec un enfant, mais un enfant intelligent et digne de confiance. Je me souviens quand tu m’as annoncée que tu avais fait le tour de tes moyens avec la petite intimidatrice à ton école et que j’ai pu te dire que j’allais m’en occuper, mais que tu devais comprendre qu’elle n’était pas méchante juste souffrante. C’était facile de me dire que tu comprenais, mais tu me l’as montrée en la respectant dans son cheminement, en lui disant bonjour le matin et en lui montrant que tu la comprenais. J’en ai encore le souffle coupé de cet humanisme qui t’habite.
Les filles, n’écoutez jamais ceux qui vous disent de choisir l’argent plutôt que l’accomplissement, ceux qui veulent tuer vos rêves avant que vous ayez tenté de les réaliser. Faites vos erreurs, mettez du cœur à apprendre, à vous dépasser et entraînez les autres dans votre sillage. Ne nivelez pas par le bas, élevez-vous plutôt sans écraser les autres. Je sais que vous l’avez déjà compris. Je ne dis pas que vous êtes parfaites, je dis seulement que vous méritez toute ma considération de parent et toute ma confiance. Je suis fière de vous les filles, parce que vous êtes vous-mêmes, en constante évolution vers le nouveau et le mieux, et qu’à travers tout ça, nous avons une relation.