J’ai une drôle de relation au temps : quand tout baigne, je trouve qu’il passe trop vite. Quand je vis des moments difficiles, j’ai l’impression qu’il me nargue en stagnant. “Gnan gnan!”.
J’ai toujours peur de manquer de temps. parce qu’il y a tant à faire et à refaire : payer les comptes, retourner des courriels, des appels, faire un tour sur l’ordinateur, aller au travail, faire de longues distances pour s’y rendre et revenir, préparer les repas, aller faire l’épicerie, passer la balayeuse, faire le ménage, entretenir le potager, aller chercher de la bouffe pour les chats parce qu’ils vont en manquer, rappeler la compagnie de cellulaire parce qu’il y a une erreur de facturation, aller mettre de l’essence, avoir un problème technique avec le guichet, visiter une amie pour le plaisir, visiter un ami parce que ça ne va pas, avoir mal à tête, se sentir moins productif, faire une sieste, se sentir coupable.
Réaliser que l’été nous a filé entre les doigts sans qu’on n’ait pu aller aussi souvent que voulu profiter de la piscine, du bord du fleuve, de la piste cyclable, de la crémerie écoeurante à 5 minutes à pied, ne pas avoir parcouru les km souhaités en course.
Arriver à la rentrée, pour une quatrième fois (une première pour la belle-maman que je suis), fêter les 9 ans de Poulet, l’anniversaire de l’amoureux prévoir le temps des Fêtes, les vacances, les décos, arriver essoufflé au bout de l’année et se dire “déjà?”.
Reprendre son souffle avant d’entamer une autre année pleine de surprises, de cadeaux parfois plus ou moins bien emballés, pour reprendre une expression de Christine Michaud. Essayer de voir où on sera dans un an puis, un an plus tard, réaliser toutes les choses imprévues qui se sont produites.
Oui, je crains le retour au travail (après mon arrêt dû à une appendicite et ses complications), même si je trépigne d’impatience de retrouver mes collègues – tant bipèdes que quadripèdes (je travaille à la Fondation Mira).
Oui, je crains de manquer de temps, de ne pas lire tous les livres qui me font de l’oeil, de ne pas écrire tous ceux qui me tiennent éveillée très (trop) tôt le matin.
Déjà, avec un emploi du temps plus qu’allégé depuis la fin avril, j’arrive à la fin des journées fatiguée, un peu étourdie et abasourdie. “déjà terminée?”.
Vous, quelle relation au temps avez-vous? Avez-vous l’impression de ne pas avoir suffisamment de temps pour faire tout ce qui vous donne envie ?