J’ai rencontré Karina il y a trois ans, peut-être, alors qu’elle réalisait l’émission “Parent un jour, parent toujours”, à laquelle j’étais invitée. Je me rappelle encore de ce qu’elle portait : leggings en léopard et écharpe au cou. J’aimais sa manière de s’exprimer, de regarder les parents avec qui nous étions avec bienveillance. Je me rappelle le velours que cela m’a fait lorsqu’elle m’a dit, après notre entrevue : “Wow! Toi, tu es vraiment une naturelle!”. En nous quittant, elle m’a demandée la permission de me contacter si jamais elle avait besoin d’une psychoéducatrice.
Par la suite, je lui ai écrit un petit mot de remerciement pour sa confiance et pour lui manifester le bonheur que ça avait été de collaborer avec une femme de son calibre. Depuis, nous sommes restées en contact, nous appelant à l’occasion pour prendre des nouvelles l’une de l’autre, pour échanger des idées de documentaires (oui, un jour, nous travaillerons sur un documentaire ensemble), pour parler de la vie, aussi. Elle s’est autoproclamée ma grande soeur, se reconnaissant en moi lorsqu’elle avait mon âge. J’avais donc envie de vous partager mon admiration pour elle ainsi que ce qui l’inspire.
Quelle personne t’inspire et pourquoi?
Tout le monde. Dans chaque rencontre que je fais, il y a toujours une expérience, quelque chose que la personne vit, une phrase qui me marque. Ces gens m’inspirent, me donnent des angles de reportage, me donnent des idées. C’est une force que j’ai, je crois, de trouver des perles. Tout le monde a quelque chose à nous offrir quand on prend le temps de les écouter. Peu importe où je vais, qui je rencontre, je ressors toujours d’une discussion avec un cadeau.
Parfois, c’est dans la difficulté. Tout le monde a son lot d’épreuves, sa façon de les traverser, il y a toujours une clé dans chaque discussion. Les gens n’ont pas l’habitude qu’on s’intéresse à eux. « C’était vraiment intéressant de parler avec toi », alors que je n’ai rien dit, que je n’ai fait que les écouter.
Si tu devais nommer une seule chanson qui t’inspire, quelle serait-elle et pour quelle raison?
Ça dépend du mood dans lequel je suis. La musique pour l’entrainement : Misses Mister, Sting, U2, Baranaked Ladies, Rufus Rainwrith, Martin Léon, Beast. Beaucoup de musique du monde, de la musique instrumentale. Pour relaxer, pour écrire, Agnès Obel, Alexandre Désilet, Anoushka Shenkar, Bjork. Ozzy Osbourn, Black Sabbath (Je suis une fille de Québec, donc forte sur le métal 😉 ).
Peux-tu nommer un livre qui a marqué ta vie? Lequel et pourquoi?
La biographie de Ghandi, écrite par Lapierre et Larry Collins. Cet ouvrage m’a transformée. J’ai découvert le plaisir de la lecture via ce livre. J’ai découvert tous les apprentissages qu’on peut faire via la lecture. En fait, c’est LE livre qui m’a initiée à la lecture à 15 ans. Je n’ai pas arrêté depuis; la lecture fait partie de ma vie. Encore aujourd’hui, je lis beaucoup de bios, de choses instructives. Je me suis mise au roman il y a de cela à peu près 10 ans.
Quel film ne te lasses-tu pas d’écouter, de par le message transmis et l’inspiration que cela t’apporte?
C’est très rare que j’écoute des films plus d’une fois car il y a tellement de choses que je veux voir. Le réalisateur qui m’a touchée est Lars von Trier, derrière les films Breaking the waves, Dancer in the dark (avec Bjork). Ce réalisateur est capable d’aller chercher l’âme d’un personnage pour nous amener dans leur tête et leurs émotions.
As-tu un rituel pour laisser monter l’inspiration?
Être en situation d’écoute m’inspire. L’inspiration me vient en écoutant quelqu’un, en lisant, en marchant, en écoutant de la musique. Faire le vide pour faire le plein. Le sport, la marche me permet de le faire.
Quelle phrase t’inspire?
Cette phrase de Ghandi : “Soyez le changement que vous désirez voir”. Lorsque je faisais partie de l’équipe canadienne de patins, on m’a dit : “Ne laisse personne détruire tes rêves. Ils n’y a pas de rêves trop fous pour être réalisés”. J’ai perdu ma mère alors qu’elle avait 49 ans, alors je n’attends pas à demain, à la retraite. J’ai cette urgence de vivre.
Je constate que l’inspiration est très extérieure, chez moi, finalement. Je sais que ça paraitra ésotérique, mais j’observe qu’il y a des gens plus “soleil”, desquels émane beaucoup de lumière, des verbomoteurs, qui prennent beaucoup de place et ceux qui sont plus du type “lune”; c’est la lumière des autres qui leur permet d’éclairer à leur tour. Je crois que je suis davantage de ce dernier type. J’aime donner la parole aux autres, les placer dans les contextes où ils vont pouvoir s’exprimer au mieux d’eux-mêmes.