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Tu seras une championne!

Par Laure Rollier.

Ne met-on pas trop de pression sur les épaules de nos enfants? La quasi unanimité des parents et professeurs interrogés répondent par l’affirmative à cette question.

En effet, nous vivons dans une société où le plus important s’avère être la réussite socio-professionnelle. Les parents inculquent à leurs enfants, parfois sans le vouloir, le culte de la réussite, du dépassement de soi, du travail acharné.

Dès lors que l’enfant devient élève, ses parents n’ont de cesse de le pousser, de contrôler, de comparer même. S’il est important de suivre la scolarité de nos petits, il est tout aussi primordial de leur apprendre à se tromper, se détendre, mais également, prendre du temps pour eux-mêmes.

Crédit : Pixabay

À peine, le tout-petit entré à l’école, il importe de lui proposer une activité extra-scolaire. Comme si le simple fait de devoir faire ses premiers pas dans l’institution n’était pas suffisamment déroutant. Un élève de maternelle a souvent un emploi du temps surchargé entre école, cantine, garderie. Les activités extra-scolaires doivent rester adaptées à son rythme mais surtout à ses goûts. Jérôme, papa de Julian, 9 ans, explique: « Je fais du rugby depuis le plus jeune âge, il me paraissait normal d’y inscrire mon fils lorsqu’il a eu six ans. Cela s’est révélé être une grosse erreur! Julian a certainement voulu me faire plaisir en se montrant tout d’abord enjoué. Son entraineur m’a rapidement alerté sur le fait que mon fils n’était pas fait pour cela, qu’il n’était pas « moi »! Depuis, Julian fait du tennis et se régale dans ce sport. »

Cela ne concerne pas uniquement le contexte familial, nous rencontrons parfois, en tant que parent, des difficultés face à un professeur, un éducateur sportif, un coach qui ne se rend pas forcément compte qu’il interagit avec un enfant. Annie, maman de Victor, 18 ans et Luna, 13 ans, raconte: « Ma fille a intégré l’équipe de handball académique dès son entrée au collège. Ses professeurs de sport étaient dithyrambiques sur les capacités de cette équipe à gagner tous les tournois régionaux. Ils prenaient les filles hors temps scolaires pour les préparer, bref, elles avaient déjà tout gagné avant même d’avoir participé! Lorsque la date fatidique est arrivée, une de leur camarade n’était pas en forme, aussi les filles ont échoué car cela leur a complètement fait perdre leurs moyens. Imaginez la réaction de gosses de 13 ans; elles ont fini en larmes et se sont disputées entre elles! » L’histoire pourrait s’arrêter là, sauf que la mère de famille, amère, ajoute: « La pire réaction, selon moi, aura été celle de leurs profs qui ont été très durs avec les adolescentes, leur reprochant leur attitude puérile et non sportive! À quoi s’attendaient-ils ayant passé des semaines à leur promettre le trophée? »

Les enfants ne sont pas des « mini-adultes », ils n’ont pas la même façon d’appréhender le monde que nous, ils n’en tirent pas les mêmes leçons, mais ils ont surtout bien le temps d’entrer en compétition avec le monde extérieur.