« Ha! Que j’aurais aimé ça être psychologue! », rêvasse une comptable approchant la retraite.
« J’aurais tant aimé avoir ma pâtisserie! », s’avoue un travailleur social.
« J’aurais donc aimé… », « Avoir su… ».
J’ai toujours eu peur d’avoir des regrets, dans la vie. De ne pas faire quelque chose qui me faisait envie parce que j’avais peur; peur d’échouer, peur de réussir (!), peur de quitter ma zone de confort.
Je crois que c’est pour cette raison que j’ai toujours été fascinée – et franchement émue – par tous ceux et celles qui font un changement de carrière, qui retournent aux études, qui jonglent avec les coups durs de la vie (que ce soit la maladie, un deuil, etc.) pour en faire quelque chose de beau, de grand, de positif. Je pense à Nathalie Roy, auteure à succès, qui a commencé à écrire après avoir reçu un diagnostic d’arthrite rhumatoïde. Ou à Yannick Olassa, « Bouquineuse Boulimique », qui a commencé son blogue littéraire après avoir reçu un diagnostic de sclérose en plaques. Ou à toutes « mes » étudiantes universitaires, mamans, professionnelles dans un tout autre domaine que celui de l’intervention, mais qui viennent refaire un baccalauréat puis, une maitrise afin de devenir psychoéducatrices (c’est d’ailleurs ce qu’a fait notre collaboratrice Geneviève Chénard!).
Il y a quelques années, une de mes grandes amies d’enfance, Catherine Desforges, s’est envolée pour l’Australie afin d’y compléter sa certification de plongeuse pour pouvoir être guide de plongée dans les eaux de ce pays magnifique. Longue histoire courte, elle y a rencontré l’homme de sa vie, Lewis White, un Néo-Zélandais venu en Australie pour exactement la même raison que ma copine. Ils se sont mariés, ont déménagé à Montréal, eurent beaucoup d’enfants un chien et sont retournés sur les bancs d’école afin d’apprendre les bases de la gestion d’une entreprise. Leur rêve commun? Ouvrir un café. Lewis s’est donc orienté vers un emploi de barista alors que Catherine, bien qu’elle a poursuivi quelques contrats en graphisme (sa formation initiale), est allée travailler dans un café afin de comprendre le fonctionnement sous-jacent au service aux tables. Comment ça roule, une cuisine? Comment on choisit le menu? Comment on choisit ses employés? Comment on gère les horaires?
Lewis a donc appris le français au cours des discussions entre copains, dans le cadre de son travail où tout roule très vite et dans le quotidien avec sa dulcinée.
Ils ont buché sur leur plan d’affaires entre deux quarts de travail, la recherche d’un nid douillet à l’extérieur de la ville (eh oui, la nature australienne et néo-zélandaise, où ils ont habité plus d’un an, leur manquait terriblement) ainsi que d’un local qui pourrait abriter leur café de rêve.
Ils ont finalement trouvé où ils avaient envie d’installer leurs pénates : St-Sauveur! Ils y ont déniché l’endroit parfait, ont planifié leurs travaux de réaménagement afin que l’endroit corresponde à qui ils sont et…l’ouverture est prévu pour dans quelques mois.
Il va sans dire que l’émotion est à son comble : non seulement une personne a travaillé d’arrachepied pour réaliser son rêve, mais cette personne est une amie de très, très longue date accompagnée de son mari.
Je suis choyée d’être entourée de personnes aussi inspirantes.
Vraiment.